Choisir
à...
Les Paysages sonores sont une invitation à entrer, au gré de votre promenade à travers le territoire de la commune de Chêne-Bougeries, dans l’une des vingt et une bulles sonores exposées par des collégiennes et collégiens de deuxième année du Collège Claparède.
Treize lieux, espaces verts ou publics, ont rencontré l’imaginaire d’un groupe d’élèves ayant choisi l’option spécifique arts visuels (OSAV). Sur chacun de ces lieux, les élèves vous proposent, le temps d’une césure, de tendre votre smartphone vers le QR-code, et de vous plonger dans ce qui est devenu “leur” paysage, au fil de leur exploration et de leur projet artistique.
Créations acoustiques travaillant la poésie du mot ou celui du son, représentations imaginées ou prises sur le réel, brefs instantanés ou développements narratifs, les Paysages sonores se découvrent au détour d’un banc, devant un arrangement floral ou au bord d’une falaise…
En cours de création, les élèves sont régulièrement questionnés sur le sens qu’ils veulent donner à leur travail. Leur recherche artistique est alors explicitée, à la fin du processus créatif, par la rédaction d’un court texte de démarche.
Vous les trouverez ci-après, en regard des propositions sonores correspondantes et des autoportraits réalisés à la gouache par les élèves.
Le Parc Stagni. J'ai tout de suite pensé au chemin qui le traverse. Je l’ai parcouru le matin, l’après midi, au milieu de la nuit, au lever du soleil, seule et accompagnée. Je me suis rendu compte que l’ambiance changeait selon l’heure, la météo, la lumière et les personnes présentes. J’ai donc raconté la traversée du parc après une soirée entre amis. Ce chemin de retour seul, où chaque détail attire notre attention, le lieu est comme transformé, on ne reconnaît plus ce qui nous semblait familier.
Mathilde Kobrin
Je me souviens de la première fois. Un endroit plutôt industriel, un endroit qui ressemblait à tous les autres. C'était un après-midi d'hiver, il ne restait plus beaucoup de soleil, mais les derniers rayons éclairaient les branches, et leurs ombres formaient ces impressions de mains, citées dans mon texte. Il y avait beaucoup de vent. Le vent qui crée donc la chute, à la fin. J'ai bien aimé écrire ce texte même si je n'avais pas beaucoup d'inspiration au début.
Emily Macleod
J’ai eu la chance de pouvoir choisir mon lieu, contrairement à d'autres de mes camarades. J’ai donc choisi ce carrefour, car il m’a toujours paru comme une bulle hors du monde, du temps et de la ville, malgré les voitures qui le traversent. Comme une bulle qui me protégeait de tout ce qui me tourmente. Le banc que j’ai choisi est un banc où j'allais déjà avant ce travail extra muros, et que j’aime beaucoup.
Je voulais que mon texte soit profond et aborde les incompréhensions, les doutes et les douleurs que l’on ressent au cours d'une vie et qu'on extériorise très peu, car la société nous pousse à toujours afficher un grand sourire, à tel point que lorsque l’on dit qu’on va mal, c’est forcément négatif aux yeux des gens. La douleur devient alors taboue dans les rapports du quotidien que l’on entretient avec les gens, alors qu'il est normal d’aller mal, parfois. Je voulais donc que mon texte parle de ces “ténèbres inavouées”, que l'on a tous quelque part en nous, en les mêlant aux éléments que tout le monde peut voir dans ce lieu, afin de mélanger ce que personne ne voit chez les autres et ce que tout le monde montre. Ce texte a pour but de baisser les masques. Je baisse le mien pour dénoncer ces “sourires écorchés”.
Lila Mechkat
Un univers naissait dans ma tête au fur et à mesure que je voulais écrire. S’est mélangée à l'irréel et à la fiction, une problématique dont je désirais ardemment parler. J’ai profité de la visibilisation que nous procure ce projet pour mettre en avant le futur incertain qui nous attend.
Aux poissons j’ai mélangé la fonte des glaciers, et à mes angoisses j’ai ajouté mon enfance.
A cette dernière, j’ai appelé mes souvenirs et je leur ai demandé de me raconter mes rêves. Mes rêves qui malheureusement se noient.
Le bord du parc des falaises se précipitait dans l’Arve et je suis partie de là. Je suis partie dans l’eau lui poser des questions et revenant sur terre j’ai demandé aux oiseaux de chanter moins fort pour pouvoir me concentrer sur mon texte.
Elisabeth Michel
Ce lieu ne m'attirait pas le moins du monde quand j’y suis allée la première fois. Tout de suite, de vieux arbres et des statues peu attrayantes s'imposaient, et ce n’est qu’une dizaine de minutes plus tard que je me suis rendu compte qu’il y avait plus à voir que cela. A travers cette œuvre, mon but est de faire comprendre aux auditeurs qu’on n’est jamais à l'abri d’une surprise, et qu’il y a de la beauté dans toute chose, même si elle peut parfois s’avérer difficile à trouver.
Sara Moussapour
Le but premier de ce texte était de partager avec les gens des moments de ma vie.
Au début, en lien avec ce lieu, j’avais pensé à écrire un texte sur les sens, et aussi à faire un travail autour des couleurs présentes dans cet endroit. Je voulais raccrocher toutes ces sensations à des moments personnels.
Au début, mon texte n’avait pas trop d’allure, il n'était à mon goût, pas du tout prenant, car sans vraie continuité. La forme n’allait pas non plus et je croyais personnellement que je n’allais jamais y arriver.
Par la suite je l’ai retravaillé encore et encore jusqu'à ce qu’il contienne toutes les sensations et émotions liées afin que mes souvenirs soient parlants pour tous.
Je vous laisse donc découvrir ma création.
Adib Farfara
Lorsque les fenêtres s’ouvrent, nous nous retrouvons face à un avenir plutôt négatif. Illustré par des bruits agaçants, le futur nous fait face. Peu à peu, on découvre des éléments réalistes, qui ne nous réconfortent en aucun point dans l’idée d’une perspective d’avenir optimiste.
Sans cesse des expansions dans le milieu urbain, la nouvelle génération peu soucieuse, ainsi que la technologie récente qui hante nos faits et gestes, sont retranscrites dans ce projet. Ces éléments illustrent un futur proche, déjà rempli d’incertitudes.
Elsa Bœsiger
Au début, je voulais parler du concept d’un carrefour, qu’est-ce qui fait qu’un carrefour est un carrefour ? Peut-être quatre directions bien opposées ?
C’est à ce moment que la notion de temps a commencé à fleurir dans ma tête. Je voulais parler de voyage dans le temps. Mais comment l'amener?
Premièrement je suis partie sur un croisement entre plusieurs temporalités, des gens d’époque différentes pouvaient se rencontrer dans un carrefour, venir des quatre coins de celui-ci.
Puis mon envie changea. Je voulais parler d’amour intemporel. Ainsi naissait mon récit, celui d’une rencontre sur un banc rouge.
Leyla Ramadan
Ce projet a pour but de dénoncer la pollution sonore, que ce soit en ville ou en campagne.
En ces années compliquées pour toutes et tous, nombreux sont ceux qui ont choisi un retour à la nature. Et c’est ce que j’ai décidé de vous offrir à travers les différents sons que j’ai pu enregistrés.
Venez, suivez-moi, oubliez les voitures, les bus, les scooters et laissez vous emporter par les différents chants de la nature.
Juliette Hvala
Lorsque les espaces s’ouvrent, nous nous retrouvons face à un avenir plutôt négatif. Illustré par des bruits agaçants, le futur nous fait face. Peu à peu, on découvre des éléments réalistes, qui ne nous réconfortent en aucun point dans l’idée d’une perspective d’avenir optimiste.
Sans cesse de nouvelles expansions dans le milieu urbain, la nouvelle génération insouciante, ainsi que la technologie récente qui hante nos faits et gestes. Ces sont les retombées d’un futur proche, déjà rempli d’incertitudes.
Elsa Bœsiger
Avec cette création sonore, j’ai voulu faire une transition entre le monde réel et l’univers enfantin, car les enfants ont une imagination débordante et une vision des choses différente des adultes. Mon emplacement fut un temps une école, aujourd’hui couverte par le bruit du trafic et des sons qui bordent cette grande route; c’est le monde du travail et des adultes. Je voudrais offrir avec la présence de cette jeune voix, une transition pour exprimer le monde adorable, créatif et innocent des enfants. En écoutant mon projet, en suivant ses feutres de couleurs, vous allez entrer, l’espace d’un instant, dans l’imaginaire de cette jeune fille.
Solaine Gaiardelli
Je voulais représenter un problème concret de la vie de tous les jours, avec une touche dérisoire, à partir d’une simple aire de jeux, des enfants et une statue de crocodile. Mon texte porte sur la jeunesse, la nouvelle génération, tout simplement parce que j’en fais partie, ce qui m’a permis une certaine proximité avec le texte. Oui, nous sommes l’avenir et pourtant, nos prédécesseurs nous sous-estiment et font preuve de beaucoup d’hypocrisie envers nous. C’est ce que j’explicite dans mon texte. Mais j'ai espoir au sujet de ce que nous ferons des débris qu’on va nous laisser. L’Homme commet des erreurs pour en tirer des leçons, et nous, nous suivrons ce principe.
Erika Nomatungulula
Lorsque je suis arrivée sur mon lieu, je n’étais pas du tout inspirée. L’endroit ne me plaisait pas et je ne voyais pas du tout ce que je pouvais écrire. Malgré cela, quelque chose m’a directement frappé sur ce lieu: le contraste entre les jeux d’enfants et les immenses immeubles à côté. Je savais donc déjà, que mon texte allait être basé sur cela. A la demande de l’enseignante, j’ai écrit 5 textes. Pour l'un d'eux, j’ai eu l’idée de suivre le chemin d’une feuille. Ce texte était mon préféré. A vrai dire, mes cinq textes préparatifs m’ont plu. Afin de rendre un texte final long et complet, j’ai décidé d’assembler les cinq textes. Mon texte final est le résultat de ce mélange.
Katia Perroton
Au travers de ce paysage sonore, l’idée était de vous plonger en tant qu’auditeur ou auditrice dans ce lieu aussi basique que merveilleux qui fait partie de mon univers. De vous emmener à la rencontre de cette nature et ces sons qui animent Claparède. Je vous souhaite une bonne écoute ainsi qu’un bon voyage et n’hésitez pas à vous rouler votre Dorance avant d’admirer cette claparance... Bon trip à vous !
Maxime Tison
Sur mon lieu il y a un immense arbre qui domine le parc. Donc je voulais absolument faire un texte qui ne soit pas simplement descriptif, autour de la symbolique du vert, c’est-à-dire la nature, l’espoir, le hasard, le calme, mais également la maladie, le poison et donc la mort. Je croyais que le “sage” était un arbre, ce qui est faux puisqu'en fait je pensais à la sauge qui n’est pas un arbre mais une petite plante. Mais malgré cela, je pense que l’arbre est symbole de sagesse et de croissance, donc j’avais plein d'éléments et il fallait juste les assembler afin d’en créer un poème. Dès que j’ai vu l’opposition flagrante entre les symboles du vert, j’ai su que je voulais créer une histoire avec une fin qui s’oppose au début. J’ai décidé d’écrire sur le cycle de vie d'un arbre, mais en le personnifiant. Un arbre vit des centaines d’années, toujours dans un même lieu...
Tamara Fofana
Le but visé à travers ce texte est de pouvoir faire voyager l’auditeur, rien que le temps d’une minute. J'aimerais pouvoir ouvrir une fenêtre dans l'imagination de chaque personne qui l’écoutera. Ce paysage si dur a laissé toute la place à mes envies et ma créativité, et il m’a permis de voir, à travers lui, tout ce qui me plaisait. Peut-être qu'à votre tour vous réussirez à voir dans ce qui semble triste et sans grand intérêt, une beauté enfouie qui n’attend que vous pour être dévoilée. Pour vous immerger complètement dans l'expérience, il est recommandé de vous isoler de toute pensée négative et de laisser faire votre imagination.
Keira Hertig
Tout d’abord, avant même d’écrire mon texte, je voulais absolument inclure des rimes à chaque fin de vers. Puis en pensant à mon lieu, j'ai décidé de décrire chaque chose que je voyais devant moi en embellissant les éléments du décor dans mon texte. Je n’ai pas été spécialement touchée par l’observation de mon lieu, cependant y ajouter un texte poétique contribue, je trouve, à une vue plus plaisante de cet endroit.
Charlie Marzal
La première fois que j’ai décidé d’aller écrire, je ne me suis pas trop posé de questions. Ce projet ne m'intéressait pas spécialement mais le lieu m'était familier. C'était donc, à mon goût, plus facile de trouver l’inspiration. C’est un lieu que je vois quotidiennement en allant au collège mais je ne me suis jamais, depuis la primaire, décidé à retourner dans l’enceinte de l'école. J’ai donc redécouvert l'école, aussi bien l'intérieur que l'extérieur. Elle m’a remémoré des souvenirs lointains que j’ai décidé de décrire dans mon texte en mettant en scène, implicitement, le moi plus jeune avec ses problèmes de concentration et sa mauvaise habitude à regarder tout sauf les cours. Puis, le moi d’aujourd'hui, qui essaye d’utiliser cette mauvaise habitude en atout pour la vie de tous les jours, comme lors de cet exercice.
Nathan Nouspikel
À première vue, l’endroit a l’air peu fréquenté, calme et isolé, grâce à la présence protectrice de ces grands arbres. Mais en réalité, ce calme est souvent rompu par la civilisation, ce qui rend le lieu finalement assez bruyant.
J’imagine sur ce banc, une personne qui mettrait ses écouteurs pour éviter ces perturbations et entrer dans une harmonie. Mon but était de montrer le contraste entre le calme et cette espace sonore invasif, sans, malgré tout, perdre le fil d’une composition équilibrée. Mon idée était de faire une harmonie entre une musique désirée qui s’étend tout du long et les “perturbations” pouvant provenir directement du rond-point. (musique libre de droit: D. Wilson)
Natasha Varone
Pour moi, la nature et l’une des choses les plus importantes et les plus fondamentales pour nous, êtres humains. Elle est notre source de vie, une source de sérénité et de bonheur.
Malheureusement, ces derniers temps, nature et tout ce qu’elle nous apporte est en grand danger d’épuisement. Les villes n’arrêtent pas de s’agrandir, les forêts sont rasées, la faune est détruite. Ce que nous oublions, c’est que si nous n’arrivons pas à vivre en “harmonie avec la nature” comme on l’entend si souvent dire, celle-ci nous détruira, car Elle, qui est là depuis toujours, l’emportera toujours sur l’être humain.
Lila Vayrynen
J'avais envie de capturer l'essence de l'endroit où je me trouvais, donc de faire quelque chose de poétique et de musical. Je me suis assise sur le banc et j'ai laissé mon environnement me remplir d'idées et de mots. J'ai écrit tout ce que je ressentais dans mon journal, écoutant de la musique en même temps. Se superposant à la musique de mon téléphone, tous les bruits de l’entourage, comme les voitures, les passants et les oiseaux composaient ainsi une symphonie. Dans ce texte, je vous montre ce moment partagé avec la nature et la musique.
Sadika Gallo